La saison des fêtes de Noël et de la Nouvelle Année est populairement associée à une période de réjouissance et de joie. Toutefois, elle est également synonyme de stress, d’anxiété, de déception et de solitude. Les attentes et les stéréotypes entourant la période de fêtes augmentent chez plusieurs la pression de performance, de perfection, d’image de la famille idéale et la pression d’offrir toujours plus et d’être entouré par l’abondance et le luxe.
Est-ce que ces standards sont bons pour tous?
Actuellement, plusieurs familles et personnes cherchent à adopter des valeurs humaines et essaient de se dégager des images de surconsommation qui sont véhiculées. Malgré tout, cette période de l’année peut augmenter les vulnérabilités de certains d’entre nous. Par exemple, chez ceux qui vivent la perte d’un être cher ou d’un être aimé (rupture, deuil), qui sont confrontés à des difficultés financières ou qui font face année après années à des conflits familiaux, la pression est encore plus grande.
Quoi tenter pour se préserver au cours de cette période ?
Quelques conseils pratiques
1- S’occuper de ses inquiétudes financières
Il est important de se montrer réaliste et de réfléchir à ce qui contribue à augmenter la pression financière sur nos portefeuilles. Définir un budget et s’y tenir est la clé. Éviter de planifier ou acheter de façon impulsive aura encore plus de répercussions dans les mois qui suivront la période des fêtes.
- Les cadeaux, les invitations, les soirées, les sorties, etc. ont un coût important. Il est possible par exemple de rechercher les magasins de liquidation, de réduire le nombre de cadeaux en proposant à sa famille de faire un échange de cadeaux entre adultes où chacun achète seulement un cadeau, d’indiquer que des cadeaux seront offerts seulement aux enfants, de confectionner soit même ses cadeaux..
- Il est également possible de se réunir et d’être entouré en réalisant des soupers et des soirées à la maison de type « potluck », d’identifier les activités de quartiers à prix modiques ou gratuites, etc.
2- Faire face à la solitude
Il y a plusieurs moyens d’être entouré lorsqu’on ressent un sentiment de solitude ou d’isolement au cours de cette période de l’année. Même si ce n’est pas d’être entouré de l’être aimé ou de sa famille, il est possible de :
- Tenter de rester connecté avec ses amis ou sa famille lorsque c’est possible. Un petit appel, une connexion skype, un courriel, un message texte. La technologie d’aujourd’hui permet plus que jamais de rester en contact avec les personnes éloignées.
- Faire du bénévolat. Différents organismes ont besoin d’aide et de soutien. Par moment, lorsque les émotions sont difficiles à vivre, contribuer à aider les autres et offrir à son prochain peut générer un sentiment d’accomplissement et de fierté.
- Aller à des activités communautaires. Faire les marchés de Noël, assister à la messe de minuit, aller voir une chorale, etc. Sortir et s’immerger dans les traditions en laissant les appréhensions de côté et en adoptant une attitude non-jugeante pour soi et les autres peut aider à réduire le sentiment de solitude.
- Prévoir à l’avance ce qui sera fait le jour de Noël peut diminuer les sentiments dépressifs et anxieux qui pourraient se pointer inopinément. Même si on est seul, on peut se faire plaisir lors de cette journée.
- Téléphoner à une ligne d’écoute. Parfois le temps des fêtes peut susciter un sentiment prenant de désespoir. Si vous entretenez des idées noires et que le sentiment de solitude se fait trop lourd, n’hésitez pas à téléphoner à des organismes comme TEL AIDE (514-935-1101) ou SUICIDE ACTION (514-723-4030).
3- Gérer les tensions familiales
La famille et les problèmes relationnels sont à eux seuls d’importants déclencheurs de l’anxiété associés à Noël. Par exemple, les familles séparées ou la présence de conflits non résolus au sein d’une famille contribuent à augmenter le stress.
- Se donner des objectifs personnels plutôt que d’avoir des attentes irréalistes face aux autres. Lorsque l’on appréhende une situation sociale avec un membre de notre famille qui peut se montrer difficile, il peut être aidant de se donner un objectif personnel sur lequel on a le contrôle. Par exemple, on peut exprimer ses besoins, mettre ses limites ou exprimer une émotion négative de manière constructive.
- Identifier et éviter les éléments potentiellement déclencheurs des crises familiales. Dans certains cas, lorsqu’ils sont amenés par un membre de notre famille, il est possible d’essayer d’utiliser l’approche de disque égratigné en répétant le plus calmement possible : « Nous en reparlerons une autre journée » ou « Mettons nos différents de côté pour aujourd’hui pour que l’on puisse célébrer tous ensemble ».
- Utiliser des techniques de communication non violentes dans le cas d’un conflit : Parler au «je» et exprimer nos émotions peut être une bonne manière de réguler un conflit familial. N’hésitez pas à vous donner de l’espace pour réfléchir si vous vous sentez envahi d’émotions difficile à gérer. Lorsque les émotions sont trop intenses, il peut être préférable de se retirer le temps nécessaire avant de régler le conflit.
- Mettre ses enfants de l’avant. Pour ceux qui ont des enfants, il s’agit de concevoir cette journée pour les enfants et de les protéger des conflits « d’adultes » en déployant notre énergie sur ce qui peut rendre nos enfants heureux au cours de cette journée.
4- Approcher des fêtes en santé et avec de saines habitudes de vie
À la base une grande partie du stress de la période des fêtes peut être gérée en adoptant de saines habitudes de vie : bien manger, faire de l’exercice physique, être actif et avoir une bonne hygiène de sommeil nous prépare à affronter le tumulte de ces deux semaines. Aussi, boire avec modération contribue à réduire les risques d’empirer une situation.
Par Marilou Cournoyer, psychologue et Vanessa Corbeil, doctorante en psychologie.